C’est comme décider de ne pas courir pour prendre le métro. Et attendre des heures celui d’après.
C’est comme trouver l’idée. L’idée évidente. L’idée parfaite. Et ne pas la noter. Non, parce qu’elle est si bonne, si évidente et si parfaite que ça n’est pas la peine de la noter. Mais vous êtes conne et que ça aussi vous avez oublié de le noter, alors évidemment vous l’oubliez, l'idée.
C'est comme avoir enfin un nouveau téléphone. Après avoir trimballé une vieillerie cabossée que vos amis ont surnommé "machine à laver" à cause de sa taille substantielle. Et sortir le soir même. Et faire des vidéos débiles qui seront si drôles à regarder le lendemain. Déjà vous y pensez. Vous vous dîtes ça sera sympa de les regarder ces vidéos demain. Vous y pensez encore d’ailleurs au moment où vous réalisez que vous avez laissé votre portable posé sur un magnifique bar en bois, après avoir, verre après verre expliqué, à Boris, Barman de son état, que le champagne n'est vraiment bon qu'épicé par un nuage de vodka.
C’est comme avoir écrit 30 pages. 30 pages de roman. En 4 longs mois de travail pour trouver les bons mots. Parce que vous êtes faignante et que 30 pages pour vous, c’est déjà beaucoup. Avoir écrit 30 pages de roman donc, et les relire toutes en vous disant que ça va pas si mal au final. C’est pas si nul du tout, voir pas trop honteux. Voir montrable. Ouai, envoyable aux copains même. Quand soudain, au moment de fermer la fenêtre, vous répondez un truc étrange à votre ordinateur qui vous demande lui-même un truc étrange. C'est comme d’habitude finalement, vous ne lisez pas vraiment et vous appuyez, exactement comme d’habitude, sur "Ne pas enregistrer". Et vous ne savez pas pourquoi, puisque vous n’avez pas lu la question, ni fait attention aux dernières démarches entreprises par votre ordinateur qui, depuis qu’il est vieux, fonctionne avec une volonté propre, mais le résultat est inflexiblement là, sous vos yeux qui n'osent pas pleurer : vous venez de tout effacer. C’est alors que votre ami ingénieur qui a accepté de décrocher son portable à 2 heures du matin un soir de semaine qualifie votre malversation technique de « Ah, là… ».
C’est comme être montée sur talons, maquillée, le cheveux propre et brillant, en ayant réussi l’exploit d’enfiler une paire de collant sans les filer, avec la certitude d’arriver pile à l’heure (précédemment avec quart d’heure de retard) pour un tête à tête avec une personne de sexe masculin dont vous attendiez qu’il vous propose un rendez-vous depuis que Jane Birkin a un accent anglais. Et, toute excitée, vous fermez la porte d’entrée. Avec vos clefs à l’intérieur. Posées là où vous les avez posées. Sur votre canapé. Juste à côté de votre double laissé près du cendrier. Là où git encore, sur la console, votre sac à main dans lequel vous aviez subrepticement glissé le papier avec l’adresse du bar et le numéro de téléphone de votre rendez-vous délicatement imprimé dans la puce minuscule d’un tout petit machin qui vous sert de portable.
Ma vie est faite d’une série de c’est comme.
C'est comme ça

mercredi 30 septembre 2009
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4 commentaires:
Une vie de comme si plutôt que de comme-ci comme-çà?
Voilà j'ai choisi mon camp et c'est comme si
ça me rappelle les inconnus : "un chagrin d'amour, c'est comme si roméo n'aimait plus virginie"
ok c'était mauvais. mais l'idée était là.
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