mercredi 8 avril 2009

Essai philosophique sur l'amour et la quiche.


Un très bon ami m'a suggéré d'introduire mes textes pour leur donner un cadre, un fond quoi. Ce qu'il fait entre deux chansons lors de ses concerts. Il m'a dit il faut qu'on comprenne d'où te viennent tes billets d'humeur à chaque fois. J'ai dit "bon, ok, pourquoi pas". D'où vient-il ce billet d'humeur ? ...

Laisser reposer.

C'est ça, le plus important.

Laisser reposer !

L'amour, finalement, c'est comme réussir une bonne quiche. Oui, une quiche. C'est peut-être la recette la plus simple du monde. La plus conne. La plus universelle. Oui, je le dis haut et fort, la quiche est universelle... Parenthèse terminée.

Donc, puisque que la quiche est la recette la plus conne du monde (puisque la quiche est universelle. La preuve : c'est devenu une insulte "quelle quiche ! ". Voilà, tout est démontré.) Puisque la quiche est la recette la plus conne du monde, si vous la ratez, c'est juste que vous avez oublié une des étapes de la recette. Et comme la quiche est la recette la plus conne du monde, l'étape que vous avez oubliée l'est aussi. Conne j'entends. Voir la plus conne. Comme allumer votre four ou contrôler les quantités de tous ces produits que vous allez mélanger.

Si vous y allez trop fort par exemple, que vous mettez trop de tout, votre quiche sera très difficile à digérer évidemment, et alors là, vous vous abstiendrez d'en déguster une durant un bon moment. Vous vous serez dégoûté vous-même, comme un grand. Mais si au contraire vous ne mettez assez de rien, que vous êtes frileux là, à mettre une pincée de ci et une pincée de ça prudemment, comme un radin, alors vous obtiendrez une quiche sèche au goût disgracieux. Qui se mange hein ! Qui nourrit son homme, mais qui ne vous laissera qu'un vague souvenir fade et sans intérêt. Et ce sera bien fait !

Et si vous oubliez d'allumer votre four, ben c'est que vous êtes vraiment trop à l'ouest et que je peux rien pour vous là.

Hou, mais attention mon petit camarade, nous allons bien trop vite. On n'y est pas au four oh que non... Avant tout cela il faut faire vos courses.

Et oui, c'est notre pauvre condition d'êtres humains. Avoir à faire toutes ces choses si fatigantes et inévitables pour mériter notre petite part de bonheur. Sauf si vous allez au restaurant. Mais pour aller au restaurant, il faut de l'argent, et avant d'avoir de l'argent il faut avoir travaillé. (ou être juste né, et ça aussi c'est déjà fatigant). Raisonnement imparable. Métaphore culinaire parfaitement maîtrisée. Merci.

Je disais ? Ah oui, il faut faire ses courses pour commencer.

J'ai d'abord pensé à cette idée stupide : l'amour est comme une quiche. Je n'ai absolument pas fait exprès d'atterrir en salto arrière sur le vieux coup de comparer la rencontre amoureuse au fait d'aller faire son marché. Je trouve ça vulgaire. Ceci précisé, il faut vous trouver les bons produits. Ceux que vous préférez. Plutôt légumes, plutôt fromage, lardons ou crème fraîche ou les deux, régime, pas régime? Quelle genre de quiche vous correspond le mieux ? Là, vous venez de comprendre la jubilation d'avoir choisir une si merveilleuse métaphore. Passons.

Une fois les produits frais, palpés, reniflés, choisis (là non plus, n'y voyez en aucun cas un second sens que j'ai pas mis moi-même. Cet humour potache, je le réserve aux dîners culturels du centre des amis de la Suède) et mis dans votre petit panier, vous rentrez chez vous et les cuisinez, amoureusement. Une fois qu'ils sont prêts à être cuits au four, et confortablement installés sur une étagère de votre frigidaire tout émoustillé, ne vous reste plus qu'à préparer la pâte. Là vous vous dîtes que vous ne suivez plus et c'est bien normal : faut être une quiche pour comparer l'amour à une quiche.

Et pourtant, je vais retomber sur mes pieds. Attention, la suite est sur la ligne d'en dessous.

Là, nous arrivons à l'objet de tout ce propos. "Laisser reposer". Et oui, une fois que tout est prêt, Il faut respecter la principale étape. Laisser reposer la pâte. Ou la quiche sera ratée. Quoiqu'il arrive, faut laisser reposer. Même si tout le reste est parfait. Ou accepter de tout rater.

Conclusion: Les sentiments les plus fous, forts, jolis, renversants, déstabilisants, grisants, enivrants, doux, déroutants, entêtants, surprenants, sincères, évidents soient-ils au début d'une histoire d'amour, et même si votre cœur bat aussi fort que le son d'un airbus passant au dessus du village le plus proche d'Orly , il faut les laisser se calmer, redescendre de leur vertige, et respirer pour que ça puisse durer. Et durer. Et durer. Pffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff.

The end
La prochaine fois, je vous parlerai de la peine de mort que je comparerai à un artichaut.

jeudi 2 avril 2009

TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM

Je n’imaginais pas que mon cœur puisse frapper ainsi dans ma cage thoracique. Plus fort que quand je rève, plus fort que quand j’ai peur, plus fort que quand je pleure, plus fort que quand je frémis.

Il est là, toujours, tapi, et il bat et bat encore et encore. Il cogne quand je dors, sourd et teigneux. Toutes les nuits je le sens palpiter là, doucement, quand la lune me réveille. Puis il cogne vif et fou au petit jour, avant même que j’ai ouvert les yeux.

Je marche, je songe, les journées passent, et il tape consciencieusement. Constamment. Aussi fidèle et régulier qu’un bon vieux vielleur de nuit. Il fait les cent pas comme la grande aiguille. Sans arrêt il marche, il fait le guet. Il étudie, il scrute, pieusement dans mon corps il gémit.

A toute heure, tel un maniaque il s’active, jamais fatigué, jamais lassé. Chef d’orchestre d’un concerto affolé et palpitant. Il bat la mesure et la démesure. Il danse sans discontinuer. Il joue contre ma tempe un ballet déroutant. Il s’excite, s’énerve à chaque instant.

Je n’imaginais pas que mon cœur puisse frapper ainsi dans ma cage thoracique.

Non, vraiment, je n’imaginais pas. Que mon cœur ai gardé toute cette joyeuse innocence, cette insolente naïveté, ce furieux espoir qui lui fait tourner la tête à en avoir mal au cœur.