mardi 8 décembre 2009

Fait divers

J'ai grimpé dans ce wagon sous le feu de quarante regards fatigués et exaspérés. J’ai surpris deux ronds marrons lubriques qui me détaillaient tranquillement, comme l’affamé en plein carême évalue une religieuse au chocolat rondouillarde dans la vitrine impeccable d’une boulangerie responsable du taux de cholestérol d’un quartier huppé. Comme si j’étais une gourmandise sucrée qu’on peut acheter et s’enfiler pour quelques euros.

Puis, je me suis lovée contre le coude aiguisé d’une femme qui m’a jeté deux yeux dénonçant mon immiscion dans SON wagon, comme si je lui avais piqué un taxi sous le nez, à cette conne qui prend les transports en COMMUN.

Puis j’ai vu les deux amants. L’homme minuscule et la femme laide lui souriant, pendant qu’il feignait de ne pas la voir. Le genre de personne qui préfère tirer la gueule plutôt que de larguer une fille folle de lui, et qu’il n’aime pas. Le genre qui préfère ne pas être tendre et refuser des baisers plutôt que de rester seul parce que le genre de femme qu’il condescend à trouver attirante ne s’attarderait pas à un instant sur sa personne odieuse et renfrognée.

Puis, j’ai vu la femme trop maquillée. La femme clown triste. La femme toute barbouillée de couleurs aux multi bagues en or dansant sur ses doigts boudinés, les yeux gonflés de fatigue, les paupières bleu électric fermées, ses cils peints couleur du ciel écroulés sur ses joues rougissant d’être revêtues d’une teinte rouge jeune fille aussi inappropriée.

Je me dis qu’elle est peut-être la seule chose un peu touchante de ce wagon rempli à en vomir d’égoïstes sauvages et décérébrés.

Quand une grande godiche à grosse bouche peinturlurée sur échasses me tire instantanément de ma rêverie en mettant un point d’honneur à étaler tout son poids de grande godiche, juste sur l’ongle de mon grand orteil droit.

Alors la douleur me fait réagir et me sort d’un coup de ma léthargie. Cette léthargie féroce qui avait raison de moi depuis trop longtemps. Cette léthargie qui s’est envolée comme un courant d’air claque une porte d’un coup sec et affirmé, laissant tout d’un coup place à une parfaite sérénité pleine de calme, de luxe et de volupté.

Alors, je réalise enfin que ce qui manque vraiment dans notre société, que seul véritable problème, là où ça accroche, ce qu’il faut absolument arranger, c’est le sens du tactile, les rapports humains : c’est se toucher ! Tous, touchons nous vraiment, merde, c’est vrai, je me dis, transcendée! On se voit, on se croise, mais on ne se touche vraiment jamais ! Pas du tout assez.

Alors j’ai enfoncé de toutes mes forces mon coude à moi dans les côtés de la conne qui n’avait pas enlevé le sien de tout le trajet, j’ai enfoncé mon talon d’un énorme coup de pied dans celui de la salope qui ne s’était pas excusée, j’ai choppé le bras du pervers qui attendait, offert, accroché à la barre à bactéries, si tentant, là juste sous mon nez, et je l’ai mordu jusqu’au sang alors qu’il continuait à me regarder, rendant mon hommage personnel et humble à Twilight, mon film préféré. Enfin, j’ai fixé la femme moche amoureuse de l’homme minuscule, l’égoïste à l’air froid et écœuré, et droit dans les yeux je lui ai expliqué :
- Largue ce con. Il t’aimera jamais.

Alors, les portes se sont ouvertes, et la foule s’est écartée loin de moi, pour me laisser passer. Et dans un calme absolu, j’ai effectué mes changements et le reste de mon trajet, jusqu’à ce que des mecs en uniforme me mettent dans une grande voiture privée. Et là, à l’arrière, j’ai essuyé le sang sur ma jupe gris foncé. Rien à faire, il était déjà séché. Il n’y avait que moi dans le fourgon policier. Dans le calme, sereinement, enfin j’ai pu tranquillement voyager.

lundi 23 novembre 2009

La méthode simple pour en finir avec le sommeil réparateur

Vous dormez bien? Vous êtes détendus ? La conscience tranquille? Nous ALLONS VOUS AIDER.

Ne vous en faites pas, beaucoup de gens étaient comme vous, avant notre intervention.

Lisez bien ceci, et votre vie va changer !Et vous serez malheureux, comme tous les autres.

D'abord, il faut savoir qu'une bonne insomnie se prépare. N’est pas insomniaque qui veut !

Une bonne insomnie doit être travaillée et planifiée au meilleur moment : en général (75% d’entre vous) le dimanche soir est un excellent timing pour une belle insomnie.

Comment être sur de passer une nuit pourrie, abominable ?

Et bien, rassurez vous, rien de plus facile !

Sortez le vendredi. Buvez beaucoup. Et différents alcools. Soyez créatifs : champagne vodka puis alternez vin rouge et vin blanc. Mojito bière, n’est pas mal non plus. Pour les plus expérimentés , absorber 4 ou 5 alcools différents est nettement meilleur pour l’insomnie à venir. Le shot est vivement recommandé par tous les spécialistes. NE DINEZ SURTOUT PAS.

Une fois ivre, faites des avances à votre ex fiancé-e. Celui-celle qui vous a plaquée pour un(e) autre. L'autre qui est à la soirée et vous regarde avec un mélange de haine et de pitié.

Puis, disputez-vous avec la maitresse des lieux en renversant un reste de vin rouge sur son canapé blanc. Ne rentrez qu’au petit jour. Arrivé chez vous, et selon votre niveau de pratique et votre volonté, regardez un début d’épisode d'une série quelconque qui sera capable de vous captiver encore à 7 heures du matin (voir 4 -5 – ou 6 heures pour les débutants).
Dormez.

Ne mettez pas de réveil. Et refermez les yeux tant que la pièce n’a pas arrêté de tourner. Douchez vous vers 19 heures et ne faites SURTOUT pas de sport. Le sport est DANGEREUX pour l’insomnie. Si vous avez arrêté de fumer, allez au Mc DO. Si vous fumez encore, bravo ! Allez y un max ! Et allez au Mc Do quand même.

Puis, rappellez-vous de la soirée de la veille et ayez honte. Décidez alors de sortir encore ce soir pour oubliez.

Le samedi soir, remettez ça, plus fort, plus dur, plus longtemps. Repoussez de 20 minutes votre coucher à chaque sortie, vous verrez que vous progresserez très vite ! NE VOUS DECOURAGEZ PAS, une fois les progrès enclenchés, vous êtes sur la bonne voie.
Passez une journée de dimanche qui ressemble trait pour trait à celle de samedi. Puis couchez vous à 22 heures.

Vous avez trop dormi, trop tard, vous êtes nerveux à cause de tout cet alcool.
BRAVO !!!!!Vous êtes sûr à 100% d’être angoissé et surexité.

Dernière phase (la plus délicate) : regardez bien votre réveil toutes les minutes, focalisez vous bien attentivement sur votre journée angoissante du lendemain.

FO-CA-LI-SEZ

Et voilà si vous suivez bien TOUTES ces étapes, vous êtes sur de faire la plus belle insonie de votre vie et d'arriver tout pourri le lundi au travail pour votre reeunion avec le grand chef !

N’hésitez pas à parler de cette méthode révolutionnaire QUI MARCHE autour de vous.
Des séminaires (tarifs 400€ la ½ journées) ont lieu toute l’année dans votre ville.

jeudi 5 novembre 2009

L'informaticien est une espèce rare

Pour m’auto citer, l’informaticien est un mythe, un mystère de l’humanité, une étrangeté, une curiosité fascinante aux réactions uniques et difficiles à interpréter.

L’informaticien défie toutes règles, toute logique, toute vulgarisation.

L’informaticien est extraordinaire.

L’informaticien est comme tous ces ténébreux personnages sans visage qui ont pour travail de vous renseigner et de vous rendre service, mais qui d’une façon surprenante et persistante, se révèlent absolument incapables de le faire.

L’informaticien est comme toutes ces personnes qui nous veulent du mal et qui travaillent : chez SFR, pour la SECU, pour les intermittents du spectacle, les bibliothèques, les agences immobilières, etc, etc. Cette liste n’est pas exhaustive.

L’informaticien est envoyé par dieu pour nous défier ! Pour tester notre capacité à rester dignes et calmes quelque soit la situation extrême de torture intellectuelle dans laquelle il nous plonge.

Avez-vous ressenti, comme moi, cette haine qui vous étonne vous-même en écoutant cette voix inconnue vous dire au bout de 47 minutes d’attente qu’il fallait taper 2 et que vous avez tapé 1 sur votre téléphone et que comme vous avez tapé 2, on ne peut pas traiter votre demande, et il faut rappeler.

Avez-vous remarqué que, quand vous appelez le service informatique, servie constitué de 4 personnes, vous ne tombez jamais sur celui qui s’est occupé de vous ? Que celui qui s’est préalablement occupé de vous n’est JAMAIS là ?

On nous MENT ! Ils se moquent de nous, réveillez-vous ! Ils inventent un prénom, comme ça. Et c’est toujours lui qui trinque :

- C’est Didier qui s’est occupé de vous. Ah, où est-il ? Ah, il n’est pas là…

Où est-il Didier, je vous le demande ! IL N’EST JAMAIS LA DIDIER ! Il est en vadrouille, il danse la valse avec Lady Dy, il chante avec MJ, il se tape une petite bouffe avec De Gaulle, il se foud de votre gueule oui !

Et là, au bout du fil auquel se raccroche votre main moite d’angoisse, une voix obscène et mauvaise ajoute d’un ton d’une indicible froideur, avec un calme absolu :

- Je vais lui laisser un message.
NONNNNNNNNNNNNNNNNNN !

Avez vous remarqué, que quand quelqu’un vous dit au téléphone :

-Je le note dans votre dossier,
c’est JAMAIS fait ? Et que quand vous rappelez, parce qu ‘au bout d’un moment, vous savez qu’il faut vérifier, rappeler, pour qu’on vous confirme que ce que vous avez eu l’audace de demander est bien fait, toute trace de votre requête a disparu ? Et on vous passe une demi-douzaine de personnes à qui vous devez réexpliquer votre petite histoire. Bon, ça, ça a du bon : ça vous entraine. Ca permet d’être de plus en plus synthétique, d’appréhender les questions et les incompréhensions en amont. Ben oui, parce qu’avec ces gens là, on a soudain l’impression de parler un autre langage. D’être aussi clair que Brigitte Fontaine après 16 heures. Et ç vous apprend l’humilité. Qui que tu sois, pour ces gens là, tu n’es rien. D’Ormesson écrivait que les hommes sont égaux à la naissance et à l’approche de la mort. Et bien, ils le sont aussi face à la SNCF, croyez moi !

Du coup, j’ai décidé de choper une formation : 40 heures par semaine, en plus de mon emploi, j’ai étudié l’informatique. Je suis aujourd’hui une informaticienne hors pair. Du coup, quand je m’appelle, je ne me réponds JAMAIS.

mardi 20 octobre 2009

Ca serait comme ça

Il l'a fait !

Il l'a fait ?!?

Il l'a fait.

Il coupé le cadenas. Il a ouvert la porte par effraction. Nous avons montés les 332 marches jusqu’en haut de l’église fermée au public. Moi, avec un bandeau sur les yeux. Lui me guidant jusqu’au toit de l’église Saint Eustache. Il a défait mon bandeau. Et a patiemment attendu que je referme la mâchoire pour me tendre une coupe de champagne rosé frais dans un verre en cristal.

Puis, il a cherché quelque chose dans sa poche. Longtemps. Moi, j’ai bu ma coupe de champagne cul sec. Il m’en a servie une autre, puis une autre. Puis il a bu doucement sa coupe de champagne à lui. L’a terminée et l’a posée sur le sol frais.

Il m’a regardée dans les yeux. Qu’est-ce qu’il était beau dans la lumière de la lune ! Il a alors sorti un petit papier d’on ne sait où, et les larmes aux yeux, il m’a lu ce qu’il y avait écrit avec une voix. Si. Tellement. Ouh…

- C’est peut être la chose la plus dure et la plus facile à dire de toute ma vie. Je ne plus attendre. Pas une minute, pas un jour, pas une seconde de plus, ou je crois que j’en mourrai. C’est maintenant où jamais. Ma vie va changer, ta vie, notre vie va changer pour toujours. J’ai mis des semaines à écrire ce tout petit papier que je tiens dans ma main. J’ai trop souffert, et toi aussi. Beaucoup trop. Mais maintenant c’est fini. Terminé. Oublié. Et si tu me dis « non », je saute ! Je t’ai amenée ici rien que pour ça. Je te promets que je saute dans le vide, je saute de ce toit, du haut de cette église, et je vais me fracasser le crane en bas juste devant toi si tu prononce ces trois lettres NON. Attention, hein. Tu réfléchis bien parce qu’après, je ne supporterai pas que tu reviennes en arrière. Jamais. Alors, acceptes-tu... Pfffffffffffff… Acceptes tu, de ne plus JAMAIS faire la cuisine ? »

Jack Bauer ? It's me

Avant, j’étais systématiquement en retard. Ma vie c’était un épisode de 24 heures chrono sans les pauses pub.

Je croyais en une DVNI, Divinité Valable Non Identifiée. J’y pensais quand je me trouvais à cavaler sur escarpins hauts dans le couloir infini d’une correspondance de métro. Je me disais que même si j’étais partie en retard, cette divinité au dessus de tout, au dessous de nous, au dessus de moi pauvre femme sur talons à hauteur indécente, au dessus du temps, ferait un miracle rien que pour ma pomme et se débrouillerait pour que hop, en un claquement de doigts divins, une demi heure de temps disparaisse loin dans l’espace et que j’arrive à l’heure. Je l’implorais en courant comme si ma vie en dépendait.

Je ratais ma correspondance et là, mon cœur s’emballait. Je sentais une sueur froide atroce couler le long de ma colonne vertébrale et attendais l’arrivée du métro d’après comme si l’avenir économique mondial en dépendait. Comme Jack Bauer je répétais telle une maniaque, mille fois mon excuse :

- J’allais partir quand un cambriolage a eu lieu dans l’immeuble. La police était là et personne n’a eu le droit de sortir durant 15 minutes. Et mon téléphone captait pas.

- Horrible, une copine vient de trouver son mec avec sa demoiselle d’honneur…je pouvais pas raccrocher.

- J’ai croisé mon ancien grand amoour. Tu sais, Arthur. Il a commencé à me raconter qu’il pensait souvent à moi, que je lui manquais atrocement, qu'il avait gaché sa vie en me perdant, alors impossible de filer tu comprends…

Puis je prenais la mauvaise sortie de métro. L’horreur. Ma vie au ralenti. Les meilleurs moments qui défilent devant mes yeux avec des taches blanches dedans parce que j’ai beaucoup trop couru. Puis ma cheville qui se tord en un craquement épouvantable. J’ai mal, je boite, mais je continue quand même.

Là, essoufflée, décoiffée, les joues rouges, j’arrivais enfin, à bout de nerfs, de forces, de douleur, le corps souffreteux comme si on m’avait battue, et je m’écroulais au pied de la personne avec qui j’avais rendez-vous, sur mon siège dans la salle d’examen, devant un directeur de casting, face à mes parents furieux déjà assis à table, et là, en un dernier souffle, je distillais les ultimes mots de courage, tel le Héros condamné à une mort lente et douloureuse, mais qui l’affronte, avec fierté et honneur :

- Jamais je n’aurai de montre, vous m’entendez ? JAMAIS !





samedi 17 octobre 2009

objectif : devenir un bloggeur influent

-Gaby, écris plus, et tu verras, ton taux de visite va exploser !

- Mais je ne veux pas que quoique ce soit explose moi ! Je suis pacifiste moi ! J'écris dans mon coin coin, quand je peux. J'essaie de terminer un roman, (oui, j'en parle souvent en ce moment, mais c'est normal, je suis obsessionnelle). J'ai un travail à horaires fixes pour lequel je suis payée à faire des trucs. Et les trucs, ça prend du temps... Et comme ça, mon blog renvoie la véritable image de moi : rare, et donc précieux. CQFD. Si vous trouvez qu'il n'y a pas assez de post, faites vous un best of et relisez les tous les jours. Et puis c'est tout.

- Gaby, t'es qu'une feignante.

- D'abord il est moche ce mot. Et puis non, c'est pas ça du tout.. Mais franchement, qu'est-ce que je peux trouver à raconter TOUS les jours ? L'actualité on la commente déjà assez sur twitter et je suis pas journaliste.

- C'est quoi touitteure ?

- On s'en fout. Par exemple, en ce moment je lis Murakami. J'adore mais qui a envie de lire des trucs sur Murakami pendant se pause ?



Je ne vous traite pas d'incultes, mais vous voyez ?

- Ben écris sur ta vie alors : les gens aiment ça. Quand tu racontes le métro, les rendez-vous avec les cons, les cons quoi.

- En ce moment, il m'arrive rien ! Rien. J'ai même pas de cons dans ma vie : je vais à des anniversaires surprises et tout le monde est content de se voir. Mes amis sont amoureux, ils ne se trompent pas. Ils sont gentils en ce moment. Qu'est-ce que je peux raconter moi ?

- Le sexe ! Le sexe ça fait vendre.

- Ah... si je décris comment je suis habillée là, peut-être....

- Ben oui, c'est bien ça !

- Bon, je porte un bas de pyjama en pilou pilou noir. Avec un débardeur blanc en coton. Trop grand. Et des chaussettes vertes. Et un gros pull en laine. Et j'ai une laine polaire noire autour de mon corps... chaud ?

- ...

- ...Ben quoi ?

- Non. Rien

lundi 5 octobre 2009

PROVOCATION

Et en plus, ils marchent dans MA rue :

Lui, exactement le genre d’homme dont je me dis : il pourrait totalement être l’homme de ma vie.

Elle, une ligne parfaite, une démarche élégante, une silhouette de jeune fille.

Impossible de deviner qu’elle a eu trois gosses.

Ils marchent dans la rue avec leurs trois mouflets : une grande fille et deux tout petits.

Lui en porte un sur ses épaules, elle un autre, et la dernière, la grande, marche derrière docile et calme, le pas d’une enfant bien élevée.

Et ils rient ! Ils rient, ils rient, ils rient ! Tous.

Ca a l’air génial tout d’un coup de marcher dans la rue ! Ca a l’air super drôle même, je me demande pourquoi ça me fait pas rire, moi ?

Lui ouvre la porte super jolie d’un super immeuble, se tourne toutes ses jolies dents dehors pour sourire à sa jolie femme qui porte leur joli enfant parce qu’il l’aime sa jolie femme, et ils s’engouffrent tous les quatre dans la jolie cour en tenant la jolie porte à leur jolie et élancée fille, leur petite dernière, qui les suit.

La porte se ferme dans un joli bruit.

….

Je crois que je les déteste

mercredi 30 septembre 2009

C'est exactement ça

C’est comme décider de ne pas courir pour prendre le métro. Et attendre des heures celui d’après.

C’est comme trouver l’idée. L’idée évidente. L’idée parfaite. Et ne pas la noter. Non, parce qu’elle est si bonne, si évidente et si parfaite que ça n’est pas la peine de la noter. Mais vous êtes conne et que ça aussi vous avez oublié de le noter, alors évidemment vous l’oubliez, l'idée.

C'est comme avoir enfin un nouveau téléphone. Après avoir trimballé une vieillerie cabossée que vos amis ont surnommé "machine à laver" à cause de sa taille substantielle. Et sortir le soir même. Et faire des vidéos débiles qui seront si drôles à regarder le lendemain. Déjà vous y pensez. Vous vous dîtes ça sera sympa de les regarder ces vidéos demain. Vous y pensez encore d’ailleurs au moment où vous réalisez que vous avez laissé votre portable posé sur un magnifique bar en bois, après avoir, verre après verre expliqué, à Boris, Barman de son état, que le champagne n'est vraiment bon qu'épicé par un nuage de vodka.

C’est comme avoir écrit 30 pages. 30 pages de roman. En 4 longs mois de travail pour trouver les bons mots. Parce que vous êtes faignante et que 30 pages pour vous, c’est déjà beaucoup. Avoir écrit 30 pages de roman donc, et les relire toutes en vous disant que ça va pas si mal au final. C’est pas si nul du tout, voir pas trop honteux. Voir montrable. Ouai, envoyable aux copains même. Quand soudain, au moment de fermer la fenêtre, vous répondez un truc étrange à votre ordinateur qui vous demande lui-même un truc étrange. C'est comme d’habitude finalement, vous ne lisez pas vraiment et vous appuyez, exactement comme d’habitude, sur "Ne pas enregistrer". Et vous ne savez pas pourquoi, puisque vous n’avez pas lu la question, ni fait attention aux dernières démarches entreprises par votre ordinateur qui, depuis qu’il est vieux, fonctionne avec une volonté propre, mais le résultat est inflexiblement là, sous vos yeux qui n'osent pas pleurer : vous venez de tout effacer. C’est alors que votre ami ingénieur qui a accepté de décrocher son portable à 2 heures du matin un soir de semaine qualifie votre malversation technique de « Ah, là… ».

C’est comme être montée sur talons, maquillée, le cheveux propre et brillant, en ayant réussi l’exploit d’enfiler une paire de collant sans les filer, avec la certitude d’arriver pile à l’heure (précédemment avec quart d’heure de retard) pour un tête à tête avec une personne de sexe masculin dont vous attendiez qu’il vous propose un rendez-vous depuis que Jane Birkin a un accent anglais. Et, toute excitée, vous fermez la porte d’entrée. Avec vos clefs à l’intérieur. Posées là où vous les avez posées. Sur votre canapé. Juste à côté de votre double laissé près du cendrier. Là où git encore, sur la console, votre sac à main dans lequel vous aviez subrepticement glissé le papier avec l’adresse du bar et le numéro de téléphone de votre rendez-vous délicatement imprimé dans la puce minuscule d’un tout petit machin qui vous sert de portable.

Ma vie est faite d’une série de c’est comme.

C'est comme ça

vendredi 11 septembre 2009

Y a d'la joie

Levée 7 h 30 du matin.

Douche rapide.

Petit déj sur le pouce.

Habillage au hasard selon la proximité physique des vêtements par rapport à ma main.

Descente des escaliers à toute vitesse.

Patient du médecin du 2ème croisé dans le hall de l’immeuble. Il a l'air malade. Il a une tête toute froissée de pruneau. Je lui tiens la porte avec un sourire. Ni bonjour ni merci.

Marche rapide dans la rue.

Tourniquet du métro. Les yeux brillants de gentillesse, je tiens le portillon à une bonne femme dodue, faussement blonde et vraiment désagréable. Ni merci ni rien.

Je cours choper le métro. Les portes se referment sous mon nez et sur un bout de la manche de ma veste. Le prochain arrive 3 minutes plus tard. Déjà assez plein. J'aperçois une place miraculeusement libre. Je m'y faufile avec difficulté. Je vais m'y asseoir avec bonheur et soulagement, quand soudain, je la vois. La femme enceinte. Je propose de la tête mon siège, imitant à la perfection la fille gentille et serviable aimant abandonner, sans le moindre espoir de remplacement, son siège à 9H du matin, heure de pointe, et ce en début de trajet, à une femme engrossée jusqu'aux oreilles. Evidemment, elle accepte. Son sourire ressemble plus à un tressaillement nerveux de la lèvre supèrieure qu'à une manifestation complice de reconnaissance ou de plaisir partagé.

Changement, long couloir, un type immense et maigre me file un coup de l’épaule en me doublant avec énervement. Ni excuse, ni sourire. A tous les coups, je vais avoir un bleu.

RER. Une bonne femme me pique mon siège pile avant que je m’asseye. Sans même faire semblant de me jetter le moindre minuscule coup d'oeil histoire de montrer qu'elle sait que j'existe et qu'elle vient de me piquer MA place.

Arrivée dans le tramway. Place assise. Ouf. Un type en chemise arrive vers moi. Je décale mes jambes avec grâce pour le laisser passer. Il me colle un coup au genou. Ni merci, ni désolé. Aie.

Arrivée à l’agence. J’appelle l’ascenseur. Il est plein de ceux qui reviennent de leur pause café, détendus et caquettants. Pas de place. J'attends le suivant. Je monte. 4 personnes à l’intérieur. Dont aucune ne répond à mon bonjour.

J'entre enfin dans mon bureau ravie de pouvoir communiquer sur mon désespoir avec des êtres compréhensifs, gentils et qui m'aiment bien. Les filles sont descendues boire un café. Sans moi.

... !


Parfois, dans la vie, il n’y a qu’un mot juste, précis, qui exprime infiniment bien, avec une exactitude extraordinaire, tout ce que l’on ressent. Un unique mot qui nous donne l’impression qu’il a été inventé juste pour ce moment là, ce moment précis, ce moment durant lequel l’infinie palette nos sentiments nuancés et complexes s’estompe pour ne former qu’un immense amas gris d’énervement, de perdition, de désespoir et de tristesse.


MERDE !

lundi 7 septembre 2009

Il n’y a pas de fumée sans feu.

Il n'y a pas de fumée sans feu. Oui, merci, j'ai bien vu que je me répétais. Mais parce que c'est important ce que je disais. C'est pas juste un titre. Ca me sert à rebondir avec l'esprit fin et drôle et aromatisé (on dit pas ça, un esprit aromatisé? Ah. Mais comme j'ai décidé d'écrire un peu en rimes, assonnaces diverses et variées de "ai"... Ah, non. Bon, alors je le retire, je dégage l'aromatisé. Je m'excuse en prime. Désolée).

Bref alors.
Ok, bref. Qu'est-ce que je disais. Ah ouai...

Il n'y a pas de fumée sans feu.
Faux.
Ben oui, c'est faux. Les Lapalissades, merci bien.
C'est faux.
FAUX
Depuis que j’ai jeté briquets et pauses clopes aux orties, tout a commencé.
La forêt brûle je vous dit. C’est maintenant, on y est.
Oui mesdames et mesdames, c’est prouvé, il y a de la fumée sans briquet.

Mais il faut ce qu’il faut aussi…

Je me dois d’être toujours en avance sur la tendance. Et la tendance, c’est d’être sain. Ben oui, mon vieux.

30 minutes de marche par jour et 10 fruits et légumes différents. Oui DIFFERENTS, en plus.
1 orange et 1 clementine ça, ça ne compte pas. Ben non! 1 artichaut, des cerises et des endives au petit déj. c'est mieux. Beaucoup mieux. Ca, ça va. Du vert et du orange, du rouge et du jaune, mixez moi tout ça, ou vous mourrez dans l’infamie !

Un esprit sain dans un corps sain vous dis-je. Un estrips pain dans un sort tain. Ben oui mon vieux !

Les joues roses, les dents blanches et des fringues qui sentent l’adoucissant. Et des cheveux qui parfument le vent. Je sens la propreté. Je ressemble à la sainteté. Mesdames et Mesdames, Je suis l’incarnation de la salubrité. Je suis le siècle nouveau. L’américanisme ampoulé. Je maîtrise parfaitement mon taux de cholestérol, les assurances m’adorent. J’ai éliminé le Malus de ma vie à tout jamais. Je suis sportif. Je dors 9 heures par nuit. Je suis un exemple. Je suis immortelle. Je suis une économie notable pour la société. Je bouche le trou de la sécurité sociale, moi messieurs-dames.

Je suis la nouvelle pièce manquante à qui il ne manque plus rien. Mes billets d’humeur vont être doux et vous ne sentirez plus rien.

J’ai banni hamburger et bonbons bariolés, je me lave les dents 16 fois par jour et évite le soleil en été.

Je suis parfaite. Plus personne ne me reconnaît en soirée. Je suis ascète, muette, j’ai oublié l’alcool et les fêtes.

Je suis sage comme une image.

Même la grippe A me fuirait.

Je suis triste.
A pleurer.
La cigarette me manque.
A crier.

Y a des gens qui craquent en arrêtant de fumer ?

C’est mauvais pour les nerfs d’abandonner le tabac du quartier ?

J’me sens mal.

C’est normal docteur ?
Hey, Doc’ ?
Hey !!!!
Personne ne répond.
Ben merci, okay !

vendredi 4 septembre 2009

Explosion de Iphone.

Je suis aigrie comme une vielle pomme verte fripée. Je suis aigrie comme un vieux vinaigre oublié une fois entamé. Je suis aigrie comme un vieux cornichon acide et mou flottant sans raison dans un bocal vide, déserté par tous les minis oignons. Je suis aigrie comme une moisissure de légume laissée sur un coin d’évier sale. Je suis aigrie comme une sauce salade ratée. Je suis aigrie comme un bœuf curry trop épicé. Je suis aigrie comme un estomac après un plat mexicain carabiné. Je suis aigrie comme un permis sans points. Je suis aigrie comme mes voisins les soirs de semaine où je fais la fête chez moi. Je suis aigrie comme un cannibal végétarien.

Je suis aigrie au point que j’écoute le dernier album de Marc Lavoine pour me calmer.

J’écoute son dernier titre, « Je rêve de ton cul », sur lequel j'avais bati un immense espoir, et j'en sors désolée. Les rimes sont pauvres, sa voix que j’adore soupire comme une vieille cheminée qui a fumé trop de gitanes. C'est raté, mauvaise idée.

Non décidemment rien aujourd’hui, absolument rien, ne m’arrachera un sourire.

Ou peut-être si. Il y a bien l’histoire de Mamadou Traoré, "le Tueur aux mains nues" que va raconter Jean Luc Hondelatte dans « Faites entrer l’accusé », mon émission préférée.

Ah oui, en effet, cette médiocrité morbide me réconforte un peu je dois l'avouer.

L’idée que ton iphone t’explosera peut-être un jour à la gueule, ça, ça me réconforte un peu aussi.

C'est même bien mieux.

Mais oui, c'est vrai !

...

Finalement la vie est belle quand on est heureux

vendredi 31 juillet 2009

L'homme est un boulet pour l'homme

L’homme est un animal social. Le mensonge est un signe de bonne éducation et de bonne santé mentale. C’est un art que nous exerçons chaque jour, que nous apprenons à améliorer, à aiguiser, largement aussi utile pour notre équilibre moral que de rire aux blagues de notre boss pour notre vie professionnelle.

Le Mensonge Social, exemples Wikipédia :

Suite à un dîner déguelasse durant lequel vous avez dégusté une série de plats insipides sur fond de discussion chiante et que vous venez de décider d’éviter de récidiver jusqu’à ce que mort s’ensuive :
- Merci pour le dîner ! On se refait ça très vite !

Suite à un premier rencart désastreux :
- Salut, à bientôt !

Suite à une très mauvaise pièce de théâtre dont le comédien-enne est un très bon ami :
- Dis donc, quelle mémoire, le texte est hyper long non ? C’est passé super vite les deux heures et demi ! Franchement, les sièges étaient confortables, le théâtre magnifique ! La pièce humm … intéressante, vraiment originale la mise en scène, c’est le mot. Chapeau, belle découverte ! Vraiment ! BRA VO !!

A un homme-femme qui vous colle un peu trop et dont vous n’avez pas envie d’être assez proche pour découvrir l’odeur exacte de son after shave ou l’historique poussé de ce qui explique par quel malheureux concours de circonstances il-elle est devenu aussi barbant :
- Tiens dis donc, j’ai pas vu la fille là bas depuis mille ans ! Je vais aller la saluer, obligé-e ! Tu m’excuses ? Je reviens après !

A un collègue-voisin de classe du collège-ton psy-ton boss-un type-fille que t’a salement plaqué- que tu n’as pas du tout envie de croiser dans l’absolu et encore moins ce soir alors que tu es éméché et que tu t’amuses exactement parfaitement bien. Et que tu as artistiquement et avec succès évité durant des heures :
- T’étais là depuis le début de soirée ? Nooooon, vraiment ? T’es arrivé à 21 heures ! Je t’ai pas vu il y a tellement de monde ce soir !

A ta directrice de clientèle qui a une robe immonde :
- Elle est sympa ta robe. Elle te va très bien.

A tes collègues de travail en partant en vacances :
- Je penserai à vous !

A quelqu’un qui raconte n’importe quoi sur un sujet qui te tient à cœur :
- Je comprends ton point de vu, mais…


A un consultant qui raconte n’importe quoi sur un sujet pro qui te tient à cœur :
- J’entend bien, mais...

A ta mère qui raconte n’importe quoi sur un sujet qui te tient à cœur :
- Oui, t’as raison maman, je te ferai lire mon roman avant de l’envoyer aux maisons d’éditions.

A ta copine qui pleure bourrée sur sa vie ratée :
- Mais non, ça m’embête pas du tout de t’écouter

A la vieille qui te demande ta place dans le métro après une journée de 14 heures et au tout début de votre trajet ligne 1 quand la moindre place coute 2000$.
- Mais non pas du tout madame. Asseyez vous, je vous en prie. Vraiment, de rien.

Alors que toi tu voudrais dire, mais tu me fais chier salle con-ne, ta gueule, qu’est-ce que j’en ai à foutre de gaspiller mon temps libre en écoutant les inepties insupportables qui sortent de ta bouche qui me sort par les yeux. On n’a qu’une vie, et si je calcule bien, il me reste en moyenne seulement 180 000 jours à vivre dont 9000 en dormant et je refuse de perdre une seule toute petite heure à regarder ta face simiesque me déblatérer des trucs dont j’ai rien à foutre.

Alors ferme là, dégage, hors de ma vie, ne m’adresse même pas la parole et va occuper le temps inutile que tu consacres à ta vie inintéressante et stupide à pourrir l’oreille de quelqu’un d’autre.

Evidemment, rien de cela n’est valable pour toi ma petite maman. Ni pour la copine bourrée. J'aime toujours écouter mes amis quand ils vont mal. J'ai l'impression alors que mon cas n'est pas complètement déséspéré.

Mais les autres …

PS : Si vous en avez d’autres en tête vous êtes timides, mais les commentaires servent à ça bon dieu, alors éclatez-vous !

mercredi 15 juillet 2009

Comment être sûr de ne pas s’emmerder une seule seconde au cinéma ?

En n’allant pas voir Public Ennemies.


Le pitch : tout commence par des tirs et tout fini par des tirs. Et entre les deux, l’histoire d’un héro qui est définitivement con. Je m’explique, Dilinger, incarné par Jonny Deep, est un braqueur qui braque sans réfléchir ni organiser quoique ce soit. Soit me dit on. Soit alors !
Mais qu’est-ce qui l’empêche, dans ce cas, d’avoir du panache, un peu d’humour, d’élégance, ou rien qu’un peu d’imagination ? Ben rien … (c’est ça de poser des questions rhétoriques… la réponse est forcement un peu débile… ).

Donc, je vous demandais qu’est-ce qui l’empêche, dans ce cas, d’avoir du panache, un peu d’humour, d’élégance, ou rien qu’un peu d’imagination ? Parce sans tout ça, ça donne Public Ennemies, un film dans lequel on revoit 10 fois exactement la même scène de braquage. Et 10 fois (4 en vérité), c’est beaucoup pour un seul film.

Entre deux séances de tir, PAN PAN PAN PAN PAN, Dilinger rencontre une fille d’apache pauvre et ancienne striptease (La Mome) dont personne ne veut. Dilinger en veut bien lui, d’ailleurs s’ensuit une scène d’amour affligeante, mélange de film érotique signé M6 et de Gost sans la phase poterie. Puis les amoureux sont séparés par les méchants policiers. C’est le drame. Mais rassurez vous, ils se retrouvent au moment où tous les potes de Dilinger se sont fait buter, trahir et blablabla. Et cette conne le laisse commettre un dernier braquage alors que toute femme sensée, ou toute femme d’ailleurs, puisque même Bonny Parker aurait dit à son mec d’abandonner dans de pareilles circonstances, (quoique, ce n’est peut-être pas tout à fait le bon exemple) aurait empêché son chéri de retourner chasser les dollars.

Joli cœur y va donc, grand bien nous fasse, et réussi son coup, puis quelques scènes plus tard, file au cinoche. Ben oui, je n’invente rien.

Voilà le scénar. Wahou ! Youpi même !! Michael Mann, j’adooore !

Et ce n’est pas tout, l’image est abominablement moche. Derrière ce côté visuel qui tient plus de Derreck que de Collatéral ne se cache apparemment pas de volonté artistique. Ou alors, je ne l’ai pas saisie, ce qui est possible, vu que l’intérêt de ce film m’a échappé de manière totale et péremptoire (ça fait du bien d’utiliser ce mot. Vraiment, essayez à l’occasion, un vrai plaisir). Et donc, disais-je, l’image est horrible, et tous les acteurs enlaidis au possible.

Mais ca un côté positif : j’ai pu compter les points noirs de Johnny Deep (217), ce qui m’a occupée pas mal. Et ce n’est pas négligeable, compte tenu du fait que ce film est basé sur les longueurs et une souffrance du spectateur. Alors toute distraction est vraiment bien reçue.

Voilà n’y allez pas.

vendredi 10 juillet 2009

Comment réussir un premier rendez-vous ? Ou comment être certain à 99% de coucher le 1er soir

D’abord, arrivez en retard.

Attention, la science du retard est une science exacte. Un retard de coquetterie ou d’automatisme légèrement névrotique d’un quart d’heure n’est pas concerné ici. Je parle d’un vrai retard. Mais, prenez garde, il vous faut manipuler le retard avec doigté. Tout est dans le dosage. Un retard trop prononcé peut susciter un abandon et donc la remise de votre premier rendez-vous à plus tard.

Astuce : Le mieux est de donner rendez-vous à l’intérieur d’un bar , d’un restaurant calme, pour que les serveurs viennent voir plusieurs fois votre rendez-vous en lui proposant de commander. Et que votre rendez-vous soit forcé de répondre plusieurs fois d’un ton légèrement gêné

- Il-elle n’est toujours pas arrivé. Je vais l’attendre…

Bien évidemment pas de texto, ni de coup de téléphone pour prévenir !

Vous arrivez enfin.

Surtout, ne vous excusez pas. Commencez plutôt par râler : vous avez passé une journée abominable, en plus il fait froid, il n’y a plus de saison et vous êtes crevé. Et ce con sur la route, qui a failli vous rentrer dedans en scooter. Et ce serveur qui n’arrive pas! Ça vous énerve les bars parisiens, faut toujours poireauter des heures etc, etc.

Là, vous avez bien entamé la partie. Mais il vous reste des cartes à jouer.

Interrogez alors votre rendez-vous sur s a journée et coupez lui la parole dès qu’il a commencé à vous répondre pour demander au serveur-euse qu’on vous apporte des olives.

Puis, reprenez les rennes de la conversation.

Pensez surtout bien à ponctuer l’échange de commentaires qui montrent votre finesse et votre intérêt pour l’autre.

Exemples.

- Alors t’es musicien. Ça doit être super chiant d’être toujours sur la route.

- Alors t’es dentiste ! Ah, t’es pas vraiment médecin donc, c’est comme les podologues. Podologue c’est pas glamour hein ?

- Alors t’es journaliste, c’est pas bien payé ca, non ?

- Alors, t’es photographe…Mon cousin aussi fait de la photo. Et tu fais des photos de mariage ?

- Alors, t’es psy, Ils sont un peu tous bizarres les psy .. . Dis donc, j’arrête pas d’avoir peur de fermer la porte de mon appart avec les clefs dedans, tu crois que j’ai des tocs ?

- Alors t’es dans la pub ? C’est cool ça. J’ai un pote qui travaille la dedans, il passe son temps à glander.

- Alors, t’es restaurateur, dans quel restaurant ? Ah, restaurateur de tableaux ?

- Alors t’es sportif ? Ah, c’est cool ça être payé pour faire du sport !

- Ah, tu travailles dans l’immobilier ? Dans quel boîte ? Ah, connais pas…


Repérez votre ex dans la salle. Un homme légèrement vulgaire. (Ou l’inverse, selon vos préférences, Cette méthode étant universelle, comme les prises USB). Désignez le du menton avec un air affolé. Parlez en avec haine, montrant que la plaie n’est pas du tout refermée. Et qu'avec la délicatesse absolue qui vous caractérise, vous amenez toujours vos proies au même endroit.

Ah ! Votre verre de vin arrive enfin. Surtout soyez désagréable avec le serveur-euse et ne le-la remerciez pas. Puis faites remarquer à la première gorgée qu’il n’est pas très bon ce vin. Mais c’est pas grave, vous avez envie de sortir sous la pluie fumer une clope. Votre rendez-vous vous accompagnera en grelottant. Allumez en une autre sitôt la première terminée.

Votre téléphone sonne. Surtout décrochez en disant

– Je suis avec un copain-une copine. Non, tu ne me déranges pas du tout…je suis au XXX. Non, il n'y a pas trop de monde, ça va...Et bavardez tranquillement. Riez à gorge déployée, vous excusant vaguement façon Mime Marceau auprès de votre rendez-vous. Puis, après avoir raccroché, parlez longuement de la personne qui vient de vous retenir 10 bonnes minutes au téléphone.


Vient déjà le moment du choix des plats pour votre dîner. Mettez des heures à vous décider. Puis changez d’avis une fois que le serveur a noté votre commande. Ne vous excusez en aucun cas !

Ça y est, votre premier rendez-vous est totalement réussi, votre partenaire sous le charme ; ne vous reste plus qu’à détester le dîner, à bailler copieusement jusqu’à la fin du repas et à veiller à ne parler que de vous.

Bravo, maintenant, la séduction n’a plus aucun secret pour vous.

Si vous avez d'autres suggestions n'hésitez pas à témoigner au 16 30 30 (3,50€ la minute), demandez Bernard, ou en bas de ces messages.

mercredi 24 juin 2009

Mais n'te promène donc pas toute nue !

Avec son « dans le futur : tout le monde aura son quart d'heure de célébrité" Andy Warhol peut aller se rhabiller !

Entre les blogs autobio-très-graphiques racontant jour après jour des ébats sexuels d’une impressionnante virtuosité, et les stars se dévoilant sans mystère, Andy Warhol n’avait aucune chance, pauvre naif, d’annoncer que tout le monde aurait surtout son quart d’heure de nudité.

Choisissez bien vos partenaires, parce qu’en ces temps de crise ma bonne dame, si monsieur garde secrets vos ébats sur vidéo, c’est que vous avez décroché le gros lot. Ou que vous en êtes un, de gros lot.

Si l’animal avec qui vous avez partagé sueur et goût pour la réalisation n’a pas fait fortune, il aura certainement l’idée d’entreprendre un nouveau commerce qui ne saurait vous plaire.

Après l’auto promotion à la Paris Hilton, la trahison médiatique sur thème de revanche sans tambours mais avec trompette, subie en brasse coulée par Laure Manaudou, désormais voici le chantage. Non un vulgaire chantage aux maris-femmes trompés, mais un chantage à la diffusion d’images on ne peut plus privées destinées monde entier.

« Leighton Meester, ou Blair Waldorf dans la série "Gossip Girl", serait victime d'un chantage pécuniaire. », c’est Libé qui le dit. La bourse ou la diffusion de sa vidéo sexy sur le site de vidéos pornos de stars www.celeb-hotline.com., telle est la question.

Définitivement, avec le marché du sexe on peut se faire un max d’argent, mais on peut en perdre aussi. Et se ruiner pour racheter sa propre vidéo, ça c’est carrément pervers.

vendredi 19 juin 2009

Non, vraiment là, je n'ai pas trouvé de titre

Je l’ai fait ! Je l’ai fait. Ouai, je l’ai fait. C’est vrai, alors autant le dire. Autant assumer.

Je l’ai fait.

J’ai pris mon Libé du jour. Celui du vendredi 19 juin. (Jour d’anniversaire de Guillaume, celui que vous commencez à connaître. Celui qui veut que je parle de lui dans tous mes textes. Là, il s’est bien débrouillé puisqu’il a 30 ans aujourd’hui et que je parle du Libé de ce jour. Le Libé du jour de ses 30 ans. Là je crois que je peux m’arrêter, non ?).

Bon, ben je l’ai fait. Voilà, j’ai honte, mais j’ai adoré le faire. C’est nul, morbide, pervers, voyeur, avilissant, lamentable, mais pourtant je l’ai fait.

J’ai lu les titres en une. J’ai vu la magnifique photo des manifestants qui ne manifestent même plus en Iran, celle de Dany l’Européen, celle d’une femme enfuie sous une burga bleue Klein (le fameux bleu Klein remis à la mode par ceux qui remettent les vestes en jean, les slim et autres laideurs à la mode), -la burga étant la version pudique de la burka, dans laquelle les yeux sont caché aussi -. Je me suis posé la question qu’on me posait : La Burga, l’interdire ou pas ? -Je me suis dit, tiens, ça rime-, j’ai lu les thèmes : Laîcité, Après les européennes, Corée du Nord, Iran, et c’est là, juste à ce moment là que tout a dérapé.

Quand mes yeux ébahis sont retombés sur le scandale scandaleux, celui qui fait hurler d’horreurs les braves gens et les pas braves gens, qui fait hurler d’horreur tout le monde d’ailleurs, et permet de se dire : en fait, je suis super normal ! Je vais super bien même ! Ouah, je suis quelqu’un de désespérément équilibré et lice ! Mes yeux se sont égarés sur ce titre insupportable : Bébés congelés, Huit ans de prison pour Véronique Courjault.

Et aussitôt, mes yeux surpris donc, ont frénétiquement cherché le numéro de la page de l’article. « Page 15 », Ah !!!! Et mes doigts fiévreux ont tourné, tourné, tourné convulsivement la montagne de pages avant la fameuse page 15.

Et me voilà dévorant de mes pupilles aiguisées les quelques paragraphes. On me raconte, Patricia Tourancheau, me raconte.

Nous voilà avec un jury « populaire plutôt masculin » (7 hommes et 2 femmes). Logique, l’avocat de la défense a jugé que les hommes seront mille fois plus cléments face à cet infanticide que leurs bonnes femmes. Mais bien sûr, comment laisser juger une telle affaire à des femelles pleines hormones, comment mettre entre les mains de vulgaires nanas cette malheureuse « aux confins de la psychose » ? Elle n’écoutent rien ces créatures, elles sont incapables de comprendre intellectuellement les arguments d’un avocat de 53 années de barreau. Ben voyons ! C’est la base !

J’apprends plus loin que l’avocat "aux cheveux blancs " s’est bien gardé « de plaider l’acquittement », parce que, je le site « Il faut la punir (Véronique Courjault ) Il ne faut pas qu’on dise en France qu’on peut tuer des bébés ». Et oui, si en plus des problèmes d’immigration, on fait de la France un pays où on va en voyage infanticide impunément. Parce que j’en connais des candidates qui ne se retiennent que pour la bonne raison qu’elles ont peur d’être condamnées. Vous vous rendez comptes, des conséquences si enfin, l’infanticide était légalisé en France ? On serait dans une de ces merdes pour nos retraites !

Et j’en passe sur la suite de cet article qui m’a laissé un goût de nausée dans la bouche, On n’y parle absolument pas des conséquences de la décision de justice de condamner Véronique Courjault à 8 ans de prison et non au suivi socio judicaire possible depuis 2004 en France dans des cas similaires de « personnalités bordeline », comme le dit la journaliste. Non, on ne parle que des larmes de l’accusée, du fils de Véronique Courjault, Nicolas qui dit « si maman a fait ça, c’est qu’elle est malade ».

Alors je me dis, avec tout ça, heureusement que ce n’était pas un jury de bonnes femmes, parce que là…

lundi 8 juin 2009

Connaissez vous Guillaume Musso ?

Guillaume Musso décore les stations de métro placardé partout format géant. Comme si le taux d’abstention aux élections européennes, la crise, la grippe porcine, la faim dans le monde, le temps pourri, la grève du RER A et le SIDA ne suffisaient pas pour nous déprimer, sa grosse figure commune et son air de jeune diplômé enrobé coincé dans sa chemise mal coupée s’affichent partout où nos yeux peuvent se poser. Pas d’échappatoire. On le saura, qu’il a pondu un nouveau bouquin !

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Musso c’est du bon sentiment jusqu’à la nausée. Histoire de faire croire à ceux qui détestent lire, et encore plus la Littérature, qu’ils aiment ça.
Sur l’affiche, après avoir savouré sa physionomie qu’il n’est pas évident de croiser sans avoir tout de suite envie de retourner se coucher sous sa couette, on découvre en énorme typo le titre intrigant et plein d’avant gardisme, « Que serais-je sans toi ? ». Et là, on y est ! On touche au grand art, à la révolution de l’écriture, que dis-je à une recherche déterminée et complexe, à un vrai regard d’artiste engagé. « Que serais-je sans toi ? », titre que malheureusement pour moi, que j’avais destiné à la nouvelle que je consacre à mon amour inconditionnel pour le MC DO les lendemains de cuite : « Que serais-je sans toi ? ».

Le pitch : « Elle a deux hommes dans sa vie. L’un est son père, l’autre son amant. Chacun des deux veut tuer l’autre et Gabrielle doit choisir. . Nous nous interrogeons alors, pleins d’angoisses nous, oh combien simples petits mortels que nous sommes, à qui il n’arrive jamais ce genre de chose : MAIS COMMENT VA S’EN SORTIR MON HOMONYME BIEN EMBETEE ? PAUVRE, GABRIELLE. Enfin, vous ce n’est pas votre homonyme, mais moi, je me dis ça, pauvre Gabrielle. Que va t-elle pouvoir faire dans cette sous tragédie grèque… Je me dis aussi qu’un nombre terrible de Gabrielle vont voir le jour lorsque toutes les ménagères de moins de 50 ans et plus et tous les hommes qui ont lu et aimé Da Vinci Code vont se reproduire. Parce que je suis prête à parier qu’on a à faire à peu près aux même lecteurs. (Attention, j’ai des amis très intelligents et raffinés qui ont lu et aimé Da Vinci code, et j’aimerais que ceux là ne me fassent pas la gueule. Je ne mets pas TOUS les lecteurs de Musso et Da Vinci Code dans le même panier. Tout le monde a ses faiblesses moi la première. Par exemple, j’ai déjà lu (et aimé) … non, j’ai pas d’exemple…

Quand Guillaume Musso écrit un livre, il cherche, se demande, s’introspectionne, se concerte avec lui-même et s’interroge :
- Qu’est-ce qui serait pire ? Une fille amoureuse de 2 frères et qui finirait sa vie avec son cousin germain ? Un homme qui tomberait amoureux de la soeur de sa femme ? Une fille qui tomberait amoureuse de la maîtresse de sa soeur ? Une femme qui tomberait amoureuse du mec de la fille de son amant… ah, déjà fait ça… Cf Justine Lévy qui d’après des rumeurs auxquelles je ne prête pas foi, parlait de ... Mais nous nous égarons.
Ma théorie, c’est que ce qui fait le succès inconditionnel de Musso, c’est qu’il commence à l’envers. Mais oui, évidemment ! Il commence d’abord par chercher un résumé. Le résumé du best seller. Et après il complète en écrivant son livre. En fait, chez Musso, tout dépend du résumé, en gros.

Alors voyons, essayons cette technique, …Bon, par exemple ça donnerait un truc qui pourrait être : Suzanne et son père sont pris en otage par un fou méchant et … fou. Le fou oblige Suzanne à choisir si elle préfère qu’il tue son père ou le petit garçon blond qui passe dans la rue…Que va faire Suzanne ?!?

Et après, reste plus qu’à trouver un titre qui pète, genre « « Le choix de Suzanne » et le tour est joué.

Justement, les titres chez Musso, c’est toute une histoire. Mais avant tout Et Après…Non, « Et après », ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui, Mussot, c’est le nom du premier de ses bouquins. « Et après »… Et c’est pas fini « Et après » a été suivi de « Sauve-moi », « Seras-tu là », « Parce que je t'aime », « Que serais-je sans toi ? », « Et si c’était vrai ? » A pardon, « Si c’était vrai », « Où es tu », « La prochaine fois » et « Vous revoir », c’est de Marc Lévy. Marc Lévy est le pseudonyme sous lequel travaillait Musso avant. Non mais c’est évident ! Ca se voit comme une photo 4 par 3 De Musso station Opéra. C’est le même mec, réveillez vous ! Preuve : la technique pour trouver les titres est identique dans les 2 cas, c’est à dire, noter toutes les questions qu’on se pose au quotidien, et en faire un titre. Ce qui permet de pondre énormément de titres par jour !

« Seras-tu là à 19 heures, pour le rôti ? », « Tu me manques sans toi », « Sauve moi, j’ai perdu mes clefs » » ; « Où es-tu ? », qui porte sur l’absurdité des conversations au portable : « Où es-tu je ne te vois pas ? Ah, ça y est je te vois... »; La prochaine fois que t’es en retard, je ne t’attends plus ( là, ça fait 2 les titres : Tome I , « La prochaine fois », et celui du TOME II : « Je ne t’attends plus ») , « Depuis mon rhume, je reste sans voix », « Depuis toi, j’ai pris le bus », « Si je t’aime moi non plus », etc, etc..

Quand on pense qu’en permanence 1200 auteurs scénaristes travaillent à écrire du Lévy et Musso, enfermés dans une cave payés au SMIC et qu’en réalité, ces 2 mecs qui n’en sont qu’un n’existent pas, je me dis « Et si c’était vrai… »

jeudi 4 juin 2009

Titre en cours de travail. Suggestion non définitive et provisoire pour le moment (en attendant) : la procrastination

La procrastination est d’abord un très beau mot. PROCRASTINATION. Qui contient le mot crasse, c’est peut-être pour ça que je l’aime bien d’ailleurs.

ProCRASSEtination ou l’art de remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. De TOUJOURS remettre à demain ce qu’on DOIT faire aujourd’hui, plus exactement. Puis de culpabiliser, TOUJOURS.

Bon, par exemple, je ne remets jamais ma déclaration d’impôts avant la VEILLE du dernier jour. Histoire de stresser un peu. Pfffffffff, après, j’ai l’impression d’être une héroïne, je me chope une dose de bonheur extrême quand je mets ma petite enveloppe dans la boîte aux lettres jaune ! Ahhhhhhhhh ! Et je me sens fière pour toute la journée…après avoir passé deux mois de calvaire, à me répéter chaque jour que dieu, ou quelqu’un d’autre d’ailleurs, fait :

IL FAUT QUE JE M’OCCUPE DE MA DECLARATION D’IMPOTS !!!
IL FAUT QUE JE M’OCCUPE DE MA DECLARATION D’IMPOTS !!!
IL FAUT QUE JE M’OCCUPE DE MA DECLARATION D’IMPOTS !!!
Enfin bon, je m’arrête là. Je pense que vous m’avez compris.

Et en plus, c’est insupportable.

Mais c’est INSUPPORTABLE cette voix dans ma tête là, qui me lâche pas. Il faut gnagnagnagna. Alors qu’elle le sait pourtant, la voix, qu’il est hors de question que je le fasse avant que ce soit une situation de nécessité extrême. C’est fou ça !

Bon autre exemple : Je NE PAIE JAMAIS mon abonnement internet avant qu’on ne me menace par texto de couper ma ligne. Oui, 9 télécom m’écrit à moi, personnellement, et m’envoie même des textos pour être sûr que je vais bien recevoir son message. Parce qu’il ne voudrait surtout pas me perdre, ni me faire interdit bancaire pour 30€, 9 télécom ! Il est sympa 9 télécom. Brave mec. Bon, vous vous demanderez certainement pourquoi je paie encore ma facture au mois ? Et bien tout simplement parce que je me dis chaque fois, « le mois prochain, je m’occupe d’envoyer mon RIB, c’est promis »… et que je ne le fais jamais.

Mais comme je me sens bien quand j’ai payé en ligne ma facture 2 jours après le tout dernier avertissement !! Le bonheur. La sérénité chèrement gagnée. La paie en somme.

Et j'en passe pour les rendez-vous chez les médecins...conversations infinies avec mes copines.

Mes copains, eux, me disent :
- Tu postes pas assez souvent sur ton blog, tu devrais écrire plus.
- Ca peut-être court. C’est bien court. Pas la peine d’être long. Tu vois... plus comme ton dernier texte.
- Ah, il était bon ton dernier texte ! Très drôle !
- Tu vois, et moins long que d’hab.
- En gros, d’hab, c’est ...
- Bref, fais court et fais drôle surtout.
- Ah ouai, il était drôle le dernier ! Et plus court !
- Tu vois, pas la peine de faire long !

Enfin, ça quand ils ne me disent pas :
- Dis donc, tu parles pas de moi dans ton blog. Quand est-ce que tu vas parler de moi ??? Je vois jamais mon prénom dans ton blog. GUILLAUME ! C’est facile ! GUILLAUME !

Bref, ceux qui ne s’appellent pas Guillaume me disent :
- Poste plus !!
- Faut y aller là !
- T’écris pas beaucoup hein ?

Et bien, j’y pense TOUS les jours, qu’il faudrait que je poste tous les jours. Il n’y a pas un jour que dieu fait, ou quelqu’un d’autre d’ailleurs, durant lequel je ne me dis pas : il faut que j’écrive plus…Allez 3 pages de roman et un texte pour mon blog par jour…Mais j’y arrive pas…
Ben oui, il suffit que mon téléphone sonne, que je me rende compte que j’ai pas lu Libé en ligne aujourd’hui, ou pire Elle, ou que j’ai oublié d’aller sur facebook depuis 32 minutes, ou que j’ai pas lu Twitter depuis 29 minutes, ou…

Ah … téléphone …

….Je terminerai ce texte … demain ?

samedi 16 mai 2009

Si les murs avaient des oreilles, ils préfèreraient être sourds

Entendu hier :
- Moi, je suis quelqu'un de très humble.

Entendu hier :
- On a jamais couché ensemble nous ?

Entendu hier :
- Je serais bien rentré avec toi, mais j'ai pas de deuxième casque.

Entendu hier :
- C'est un homme ou une femme derrière toi ?
- Je sais pas, mais il a des seins.

Entendu hier :
- Tu préfères lécher une selle de vélib ou un pigeon ?

Entendu hier :
- Si j'avais de l'argent je paierais quelqu'un pour faire pipi à ma place !

Entendu hier :
- Putain, si on notait toutes les conneries qu'on disait !

Entendu hier:
- Salut, enchanté. Yves.
- Gabrielle. Enchantée.
- Moi suis chef op à New York et toi?
- Moi non.

Entendu hier :
- Moi, on me fait jamais de compliment. Quand on m'en fait un, on me dit "elles sont belles tes lunettes".

Entendu hier :
Homme bourré accompagné de femme vulgaire et dodue le cheveu faussement blond. Au serveur :

- Vous savez pas où on peut se garer dans le quartier ?

- Non, mais c'est pas facile de trouver dans le coin...

- Oh, la place POLICE est libre !!! Vous croyez que je peux m'y garer ?

- ...

vendredi 8 mai 2009

Parfois on ne peut pas se contenter de dire « c’est beau »

Parfois ce qu’on vit est si putain de beau, qu’on ne peut pas se contenter de dire « C’est beau ». On ne peut que dire « putain, c’est beau ! ». On ne peut qu’attraper au vol ce mot laid, vulgaire, arraché, non maîtrisé qui décrit mieux que tout les whaouh, sublimissime, magnifique, splendide, incroyable, inouï, merveilleux, abracabrantesque, ce que tu vies là, à cet instant. Un bon gros « putain ». Sobre. 5 lettres. Vrai. 5 lettres. Juste. 5 lettres. Le plus juste. Le meilleur adjectif et de loin. Celui qui dit exactement. Le seul qui dit exactement. Celui qui sort des tripes pour aller directement se poser sur ta langue sans passer par la case cerveau. Dans ces précieux moments où tu t’en tapes bien de ton cerveau. Où enfin, merveille, splendeur, fulguration, magnificence, sublimité, il se débranche, il te fout la paix, ton débile de cerveau. Il se met en mode off. Il ferme sa grande bouche. Il arrête de jouer au con. Il te lâche, te libère, te débarrasse de sa présence insupportable. Et il te laisse vivre béatement l’un de ces moments suspendus entre les nuages et le temps.

La première fois que j’ai vu la femme qui pleure de Picasso à la Tate Gallery, je me suis dit dans ma tête « Sacré nom de putain. Sacré nom de putain, que c’est beau ! » Et j’ai laissé mes larmes mouiller mes joues.

La première fois que j’ai terminé L’amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez, je me suis dit « Oh ?!? J’ai terminé ? C’est fini ? Oh putain c’que c’était beau ». Et j’ai laissé mes sanglots me secouer de bout en bout.

La première fois que je me suis vue reflétée dans un tableau de Bacon. Ca fait ça d’aller voir sur pattes les tableaux de Francis Bacon. Il fait exprès de mettre une vitre sur ses toiles, pour que tu te voies au milieu d’elles, dedans, bien dessiné. Ton reflet à toi fait partie de son œuvre. Et bien la première fois que je me suis vue dans une toile de Francis Bacon, je me suis dis « C’est fort putain ! ».

La première fois que j’ai vu l’éléphant en équilibre suspendu sur sa trompe au Palais de Tokyo, je me suis dis, dans le silence de la salle blanche, juste un murmure dans ma tête « Oh puuuuuuutain. C’est beauuuuuuuu ! ».

La première fois que j’ai vu le pianiste de Polanski, je me suis dis, si calme, si apaisée, le stade de l'admiration et du numéro 10 de l'échelle de 1 à 10 de mes émotions dépassé, « Putain. Quel chef d’œuvre. Putain. ».

La première fois que j’ai vu la Chapelle Sixteen, j’ai ouvert grand la bouche, aspiré des mouches, et je me suis dis « Putain. C’est sublime ». Puis, en tournant la tête pour tout retenir, tout regarder, pour continuer à alimenter les battements de mon cœur, je me suis dit « Putain, putain, putain, putain, putain … ».

La première fois que j’ai vu les Nymphéas de Monet, je me dis dit « Putain, pleure pas. Putain, pleures pas. Putain, pleure pas. Putain trop tard ».

La première fois que j’ai lu les Raisons de la Colère, je me suis dit « Putain, c’est terrible. Putain, c’est horrible. C’est putain de beau. ».

Ce matin, dans le métro, quand j’ai vu l’homme. L’homme vêtu d’une veste années 80 certainement récupérée dans quelque Croix rouge, de son jean taille haute au délavé passé et dépassé. L’homme qui sans introduction, sans cliché, sans excuse, sans honte, sans « désolé de vous déranger dans votre trajet messieurs dames ». L’homme qui a chanté cet air inconnu d’une voix qui ne chantait pas. D’une voix d’acteur. D’une voix de conteur. L’homme qui interprétait, regard fixé sur ses chaussures, une chanson inconnue aux airs de Renaud. L’homme qui est arrivé là, s’est planté au milieu du wagon, sans tambour ni annonce. L’homme qui s’est mis à chanter sa chanson. La chanson de l’homme qui vit dans la rue. La chanson de l’homme qui avait des amis. La chanson de l’homme qui, il fut un temps d’accalmie, écoutait cette chanson en se disant « Putain de monde !». La chanson de l’homme qui a ce courage là. Celui de venir chanter aux vrais gens que nous sommes derrières nos paupières alourdies par le manque de sommeil, notre compte en banque qui attend beaucoup de nous, nos vêtements de ville, notre maquillage, nos chaussures chères, nos montres, notre ambition, nos regrets cachés. Celui de nous chanter sa chanson. Et justement, sans chanter non. Parce que cet homme ne sait pas chanter. Juste interpréter les paroles d’une chanson qu’il aime vraiment et qui nous parle à nous les vrais gens qui restons cachés derrières les pubs alignées le long des voies, derrière nos jambes croisées, nos mains crispées sur nos sacs à main, notre journée qui est déjà si pénible à peine commencée, notre course poursuite contre le hold up du temps. De nos vrais moments. Ceux où on aime, ceux où on embrasse passionnément, ceux où on danse, ceux où on rit ensemble juste parce que c’est la futilité qui compte vraiment. Et cet homme qui nous chante là son refrain nostalgique, qui nous parle de lui en faisant trembler sa voix. Cet homme qui vient, qui ne s’annonce pas. Cet homme qui ne coupe pas sa chanson. Non, jusqu’au bout il va, sans regarder si les gens autour l’écoutent. Jusqu’au bout il va, pas question de se taire. Jusqu’au bout il nous la donnera sa chanson. Cet homme qui ne chante plus que pour lui. Cet homme est là-devant nous. Il nous donne sa voix. Puis l’air se termine, et toujours silencieux, il traverse le wagon, ramassant la monnaie. Parce que ce matin, tout le monde lui a donné de l’argent. En silence. Sans se regarder « Ah, tu donnes toi ? Alors je vais donner ». Non, dans le silence tout le monde a donné, sans se concerter. Des pièces rondes pour le remercier. Le remercier de nous redonner notre boule au ventre, de nous avoir rappelé qu’avant tout, on est des vrais gens. Et bien quand tout le monde y est allé de sa pièce, en silence. Quand tout le monde y est allé de sa pièce ce matin, je me suis dit « Putain, c’est beau ».

mercredi 8 avril 2009

Essai philosophique sur l'amour et la quiche.


Un très bon ami m'a suggéré d'introduire mes textes pour leur donner un cadre, un fond quoi. Ce qu'il fait entre deux chansons lors de ses concerts. Il m'a dit il faut qu'on comprenne d'où te viennent tes billets d'humeur à chaque fois. J'ai dit "bon, ok, pourquoi pas". D'où vient-il ce billet d'humeur ? ...

Laisser reposer.

C'est ça, le plus important.

Laisser reposer !

L'amour, finalement, c'est comme réussir une bonne quiche. Oui, une quiche. C'est peut-être la recette la plus simple du monde. La plus conne. La plus universelle. Oui, je le dis haut et fort, la quiche est universelle... Parenthèse terminée.

Donc, puisque que la quiche est la recette la plus conne du monde (puisque la quiche est universelle. La preuve : c'est devenu une insulte "quelle quiche ! ". Voilà, tout est démontré.) Puisque la quiche est la recette la plus conne du monde, si vous la ratez, c'est juste que vous avez oublié une des étapes de la recette. Et comme la quiche est la recette la plus conne du monde, l'étape que vous avez oubliée l'est aussi. Conne j'entends. Voir la plus conne. Comme allumer votre four ou contrôler les quantités de tous ces produits que vous allez mélanger.

Si vous y allez trop fort par exemple, que vous mettez trop de tout, votre quiche sera très difficile à digérer évidemment, et alors là, vous vous abstiendrez d'en déguster une durant un bon moment. Vous vous serez dégoûté vous-même, comme un grand. Mais si au contraire vous ne mettez assez de rien, que vous êtes frileux là, à mettre une pincée de ci et une pincée de ça prudemment, comme un radin, alors vous obtiendrez une quiche sèche au goût disgracieux. Qui se mange hein ! Qui nourrit son homme, mais qui ne vous laissera qu'un vague souvenir fade et sans intérêt. Et ce sera bien fait !

Et si vous oubliez d'allumer votre four, ben c'est que vous êtes vraiment trop à l'ouest et que je peux rien pour vous là.

Hou, mais attention mon petit camarade, nous allons bien trop vite. On n'y est pas au four oh que non... Avant tout cela il faut faire vos courses.

Et oui, c'est notre pauvre condition d'êtres humains. Avoir à faire toutes ces choses si fatigantes et inévitables pour mériter notre petite part de bonheur. Sauf si vous allez au restaurant. Mais pour aller au restaurant, il faut de l'argent, et avant d'avoir de l'argent il faut avoir travaillé. (ou être juste né, et ça aussi c'est déjà fatigant). Raisonnement imparable. Métaphore culinaire parfaitement maîtrisée. Merci.

Je disais ? Ah oui, il faut faire ses courses pour commencer.

J'ai d'abord pensé à cette idée stupide : l'amour est comme une quiche. Je n'ai absolument pas fait exprès d'atterrir en salto arrière sur le vieux coup de comparer la rencontre amoureuse au fait d'aller faire son marché. Je trouve ça vulgaire. Ceci précisé, il faut vous trouver les bons produits. Ceux que vous préférez. Plutôt légumes, plutôt fromage, lardons ou crème fraîche ou les deux, régime, pas régime? Quelle genre de quiche vous correspond le mieux ? Là, vous venez de comprendre la jubilation d'avoir choisir une si merveilleuse métaphore. Passons.

Une fois les produits frais, palpés, reniflés, choisis (là non plus, n'y voyez en aucun cas un second sens que j'ai pas mis moi-même. Cet humour potache, je le réserve aux dîners culturels du centre des amis de la Suède) et mis dans votre petit panier, vous rentrez chez vous et les cuisinez, amoureusement. Une fois qu'ils sont prêts à être cuits au four, et confortablement installés sur une étagère de votre frigidaire tout émoustillé, ne vous reste plus qu'à préparer la pâte. Là vous vous dîtes que vous ne suivez plus et c'est bien normal : faut être une quiche pour comparer l'amour à une quiche.

Et pourtant, je vais retomber sur mes pieds. Attention, la suite est sur la ligne d'en dessous.

Là, nous arrivons à l'objet de tout ce propos. "Laisser reposer". Et oui, une fois que tout est prêt, Il faut respecter la principale étape. Laisser reposer la pâte. Ou la quiche sera ratée. Quoiqu'il arrive, faut laisser reposer. Même si tout le reste est parfait. Ou accepter de tout rater.

Conclusion: Les sentiments les plus fous, forts, jolis, renversants, déstabilisants, grisants, enivrants, doux, déroutants, entêtants, surprenants, sincères, évidents soient-ils au début d'une histoire d'amour, et même si votre cœur bat aussi fort que le son d'un airbus passant au dessus du village le plus proche d'Orly , il faut les laisser se calmer, redescendre de leur vertige, et respirer pour que ça puisse durer. Et durer. Et durer. Pffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff.

The end
La prochaine fois, je vous parlerai de la peine de mort que je comparerai à un artichaut.

jeudi 2 avril 2009

TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM TAM TATAM

Je n’imaginais pas que mon cœur puisse frapper ainsi dans ma cage thoracique. Plus fort que quand je rève, plus fort que quand j’ai peur, plus fort que quand je pleure, plus fort que quand je frémis.

Il est là, toujours, tapi, et il bat et bat encore et encore. Il cogne quand je dors, sourd et teigneux. Toutes les nuits je le sens palpiter là, doucement, quand la lune me réveille. Puis il cogne vif et fou au petit jour, avant même que j’ai ouvert les yeux.

Je marche, je songe, les journées passent, et il tape consciencieusement. Constamment. Aussi fidèle et régulier qu’un bon vieux vielleur de nuit. Il fait les cent pas comme la grande aiguille. Sans arrêt il marche, il fait le guet. Il étudie, il scrute, pieusement dans mon corps il gémit.

A toute heure, tel un maniaque il s’active, jamais fatigué, jamais lassé. Chef d’orchestre d’un concerto affolé et palpitant. Il bat la mesure et la démesure. Il danse sans discontinuer. Il joue contre ma tempe un ballet déroutant. Il s’excite, s’énerve à chaque instant.

Je n’imaginais pas que mon cœur puisse frapper ainsi dans ma cage thoracique.

Non, vraiment, je n’imaginais pas. Que mon cœur ai gardé toute cette joyeuse innocence, cette insolente naïveté, ce furieux espoir qui lui fait tourner la tête à en avoir mal au cœur.

jeudi 5 mars 2009

Pour une jolie journée

Commencez par vous endormir tout habillé sur votre canapé sans avoir dîné, ni, évidemment, mis votre réveil.

Ensuite, réveillez – vous très en retard telle une fleur froissée sur votre petit canapé, le dos en triangle isocèle, avec une faim à bouffer son mac do avec le papier.

Puis, allez acheter une chocolatine dans la plus chouette boulangerie de votre quartier. Passez de préférence après une touriste qui dévalisera la boutique à coup d’hésitations et d’accent anglais, retardant les 5 personnes avant vous d’un quart d’heure. Bien sûr, il est plus malin de toujours vérifier que la boutique est pleine à craquer avant d’y entrer. En dessous de 5 personnes, fuyez, vous ne serez pas assez en retard sinon.

En sortant, ne vous empêchez en aucun cas d’admirer votre vivacité d’esprit de ne pas vous êtes assez couverte et surtout d’avoir soigneusement oublié votre parapluie. Puis savourez comme il se doit votre marche sous un crachin froid et irascible qui se fait un plaisir de vous démaquiller.

Continuez à avancer d’un pas tranquille, les pieds cambrés dans vos beaucoup trop hautes chaussures sur des pavés légèrement humectés de pluie. Et tordez vous la cheville. Pas assez pour qu’elle soit cassée, mais juste assez pour que cela impressionne les passants qui … ben qui passent. Et conservez votre boitillement et la douleur toute la matinée.

Oubliez votre passe du travail et ne le réalisez que devant la porte de l’open space.
Sonnez, comme vous n’avez pas votre passe.

Et attendez que quelqu’un vienne vous ouvrir en râlent et en faisant remarquer à vos honorables collègues que vous arrivez tard et que vous avez l’air fatiguée.

Voilà, la journée peut commencer !

mercredi 11 février 2009

Faut que j'arrête

Faut que j’arrète de fumer

Faut que je me remette à méditer

Faut que je reprenne le sport

Faut que j’arrète de sortir

Faut que j’arrrive à me coucher tôt

Faut que je mange cinq fruits et légumes
par jour



Faut que j’arrète de fumer

Faut que je me remette à méditer

Faut que je reprenne le sport

Faut que j’arrète de sortir

Faut que j’arrive à me coucher tôt

Faut que je mange cinq fruits et légumes
par jour


Faut que j’arrète de fumer

Faut que je me remette à méditer

Faut que je reprenne le sport

Faut que j’arrète de sortir

Faut que j’arrive à me coucher tôt

Faut que je mange cinq fruits et légumes
par jour


Faut que j’arrète d’être obsessionelle.

Un texte très con

Ridicule je suis derrière mon combiné
Ma conscience me laisse contrite
Et combiner
Ma chute
Chut
Je n’aurais jamais du constater
Dans ton oreille consternée
Que tu me manques contre vents et marées

Je prêche un converti
A une autre femme
Considérablement inconsolable
Je suis

C’est tout dit c’est interdit et jamais
Je ne t’aurais tout dit
Si j’avais été moins c…

lundi 2 février 2009

Pièce montée et autres crustacés

Le mariage est une chose éminemment mystérieuse pour moi.

Quand j’apprends que deux amis signent pour une pièce montée deux personnes, me reste toujours une part d’incompréhension.

Je me rappelle de mes cours de physique chimie, durant lesquels aussi mal assurée que déconcentrée, je mélangeais des substances aux noms étranges, en attendant vaguement une réaction conforme à ce que mon professeur strict et au sens des l’humour aussi développé que la finesse chez Jean Marie Bigard attendait.

Et parfois, miracle, après mille dosages savants, mille petits ajustements, et mille prières au dieu des cancres, une digne divinité athée et alcoolique qui m’aimait bien à l’époque, la réaction dangereuse tant attendue faisait son apparition.

Et hop, j’apprenais que je venais de fabriquer de la soude, comme ça, avec une pincée de chance, comme le gai terroriste tente des mélange en espérant ne pas sauter dans les deux secondes de la fin de la fabrication de sa recette artisanale, je m’en tirais vaille que vaille. Et j’obtenais le même résultat que les sérieux, les doués, les instinctifs de la science, ceux qui avaient étudié scrupuleusement formules et halogènes, CO2 et hypoténuses. Le même résultat !

Mais en ayant pas cru une seconde à la réussite de mon entreprise.

Et bien, quand deux amis m’annoncent qu’ils s’aiment tellement qu’ils décident d’y aller, d’affronter prêtre, rabbin, imam, tantes qui piquent et vieux cousins polytechniciens, j’ai ce même sentiment. J’adore, je jubile, je pleurniche, j’admire. Mais je n’y comprends rien.

Je me dis que la formule du mariage est bien trop compliquée et hasardeuse pour moi. Que rien que les préparatifs, les décisions et les choix dépassent mon pauvre cerveau adulescent.

Et je me dis que pourtant ça va bien m’arriver un jour. Je pense qu’à ce moment là, à force de me concentrer sur les dosages et surdosages, la couleur du mélange, et comment s’y prennent les autres bien meilleurs élèves que moi, la dernière étape arrivera comme une surprise. Tiens, j’ai réussi, cool !

Et un jour, un homme en blouse blanche me dira : et hop, voilà un petit galopin. T’as pas fait exprès, t’étais dispersée, mais tu nous l’as bien fabriqué, on ne sait pas comment, mais il est parfait !

Une semaine, 7 jours, un lundi, un dimanche et les autres

Lundi
L’indifférence
Lundi féroce
Lundi je mords
Je mords la poussière
Lundi je vis presque morte
Lundi je marche
Lundi je dors
Lundi dehors

Mardi
La suite et ce n’est jamais fini
Valse des jours et de l’ennui
Peut-être
Je fuis
L’amour
N’est fait que pour durer
Jusqu’à la tombée
De toujours

Une trêve mercredi
Je rêve
Et j’oublie
Mais l’angoisse et la lourdeur
Ecrasent le cœur
Et poussent leur cri

Jeudi
Je ne dis
Mot
Ni ne ressens
Plus rien
Ni ne mens
Le firmament
Me dit
Que les amants font la pluie
Et volent le temps

Vendredi
M’ennuie
Passablement

Samedi
Oncle Sam m’appelle
Il me dit
Vas cours vole et vois du pays

Dimanche
S’amène
Et je reste
Dans mon lit.

Notre rendez-vous

Un homme. Joli. Tendre. Qui a la voix qui brille. Les yeux qui chantent. Qui me donne rendez-vous un jour de pluie.

Qui me donne un rendez-vous. Le rendez-vous. Le rendez-vous important. Peut-être le rendez-vous le plus important. Depuis longtemps. Depuis toujours. Peut-être.

Rendez-vous dans 8 jours il me dit.
8 jours.
8.

Un 8 rond comme des fesses. Deux zéros potelés posées l’un au dessus de l’autre. Deux zéros qui s’en foutent de fondre lentement. Le régime connaissent pas ces cons de chiffres résistants.
8 jours. Quand pour moi se prendre à l’avance est impossible, refusé d’avance.
8 jours quand on parle d’un tête à tête égaré il y a 2 ans.
8 jours quand durant des mois mes pieds ont errés sous le soleil, sur les pavés, le nez au sol, à humer la tristesse.
8 jours plus longs que le Marathon de New York.

Mais le temps est clément comme les regrets. Et les calendriers meurent, et déjà les jours sont passés.

Alors le rendez-vous grand bonheur arrive avec ses rafales de questions, de frayeurs, ses déflagrations.

Alors le french cancan joue dans ma tête, exactement.

8 jours. Pour un soir.
Un soir où tout commence, où tous les silences se taisent.
Un soir pour voir si ce rendez-vous sera le plus important de tous.
Peut-être.