vendredi 17 octobre 2008

Van Gogh

Ma vie est un assemblage épuisant d’attentes, de déceptions, de questionnements stupides, de doutes, de déraison, de mots angoissants comme carrière, réussite, vite et comparaison.

Ma vie reste un puzzle dérisoire de résolutions fuyantes et de rêves démesurés.

Ben oui, mais si on n’est pas Vincent Van Gogh et qu’on tient à ses oreilles, pas facile d’écrire des romans dans une chambre de bonne en mangeant des bouquets de tournesols.

Ton baiser

Ton baiser est doux.
Tout plein de l’immensité, du néant, de l’inconnu, du rassurant.
Ton baiser est plein de contradictions.
Il étourdit un peu et fait rougir pour de bon.

Ton baiser est affamé, impatient, rapide, intrépide, inquiétant.

Ton baiser affame, il est entêtant.

Ton baiser est imprécis, naïf, étonné, parfois définitif.

Ton baiser est la nouveauté et l’habitude, le confort et l’incertitude, la joie et l’anxiété.



Ton baiser m’est amère
maintenant.

mercredi 15 octobre 2008

Une petite piqure

Qu’est-ce que ça veut dire une « petite piqûre » ? Une piqûre, c’est une piqûre et puis c’est tout. On n’est pas à l’hôpital, merde ! On est dans la vie, et dans la vie on ne se demande pas combien on a mal sur une échelle de 1 à 10.

Dans la vie, une piqûre, c’est une piqûre, et ça gratte. Et puis c’est tout.

Alors évidemment, il y a en différents types, parce qu’il y a différentes bestioles. Y a surtout le moustique. Il y en a plein les rues, le métro, les vacances. Ils résistent à tout, ces saloperies sont en pleine forme quelque soit la saison.

Moustique : sale bestiole qui est allée se fourrer dans tous les endroits les moins recommandables avant de planter son petit dard ridicule dans la partie la plus tendre et cachée de ta personne. Et de se barrer.

Petit animal irritant et stupide, le moustique n’est pas doué pour se cacher, pour calculer. Manque de finesse et de classe, le moustique. C’est pourquoi il se manifeste toujours par un petit son insupportable et reconnaissable entre mille. Ce qui ne nous empêche pas d’avoir la flemme de l’écraser contre la semelle d’une chaussure tant qu’il en est encore temps.

Les gens normaux ont un reflex Pavlovien. Ils se font piquer une fois, après, toute leur vie, ils le tuent le moustique, évidemment.

Pas moi. Non, moi j’ai presque toujours la flemme de l’écraser, le moustique. J’ai trop froid la nuit, alors je reste sous ma couette et je m’endors, en espérant naïvement qu’à mon réveil il ne sera plus là. Je me lève chaque fois le corps constellé de ridicules volcans rouges. Et je me gratte des jours durant, pendant des heures, comme une idiote.

Le dernier moustique en date mesure 1mètre 73, pèse 70 kilos, et a assez de mon sang pour nourrir ses mouflets pendant 10 ans.

Numéro inconnu

Je sommeillais, seule sur mon précieux canapé, rêvassant à mon habitude, quand mon téléphone m’arrache à mon indolence.

Je me lève, approche l’appareil agressif, regarde qui m’appelle. « Numéro inconnu ». Je décroche, offrant un merveilleux halo vocal endormi aux oreilles heureuses de mon interlocuteur qui raccroche aussi sec.

« Numéro inconnu » m’a raccroché au nez.

Vous vous rendez compte? Tout ce que cela pourrait dire ? « Numéro inconnu ». On ne sait pas. Pas identifié. Mystérieux. Qu’on ne connaît pas. Qu’on ne reconnaît pas. Caché. Inconnu, quoi. Vous réalisez toutes les infinies possibilités ? Inconnu. Un inconnu. Qui raccroche. Qui me raccroche au nez. Mais pourquoi enfin ? Pourquoi ?

Et là, mon cœur et mes pensées s’agitent beaucoup trop ! Je me demande, m’interroge, m’introspectionne. Quid ? Et mille réponses infiniment plaisantes -ou pas- se proposent à moi.


Cela pourrait être ma voisine, la folle, la désagréable, celle qui a des tocs, espérant m’insulter copieusement sur mon répondeur. Mais, face à ma voix qui se demande, elle raccroche lâchement.

Ou bien, bien plus enivrante pensée, cela pourrait être l’amoureux pourquoi pas. Le transi. L’attendu. L’invisible. Le tenace. Celui la oui. Le vrai. Celui qui sent bon, qui est tendre, drôle et qui est pour moi.

Ou pas.

Peut-être un ancien ? Oui, voilà. Un ancien. Un périmé. Un as been. Le out du in. Le vieux chiffon de sentiments. De sentiments pas vraiment partagés. Celui qui n’a pas l’élégance d’oublier. Qui s’accroche aux lambeaux. Qui s’acharne, teigneux, lamentable, stupide, ridicule.

Non, y en a plus des comme ça.

Non, plutôt celui qu’on appelle « l’ex ». Le redoutable « ex ». Celui qui vous rend nostalgique, cafardeux, médiocrement jaloux. Celui qui en deux trois mots d’une perfidie discrète vous ravage trois longues années de tranquillité d’esprit. Celui qui a encore, malgré la colère chaude, puis froide, puis oubliée, un satané pouvoir totalement incompréhensible et irréversible sur votre personne. Celui la là. Le terrible. J’en frissonne jusqu’à ce que mon cerveau engourdi se réveille et me rappelle gentiment que je n’en sais rien.

Alors, seule face à mon téléphone je guette avidement une autre sonnerie.

Je guette.

Oui, là encore, je guette.

Je guette toujours.

Oui oui, … toujours guette.

Rien.

Ben non, j’attends plus.

Oui, j’ai compris, j’ suis conne !

Il est beau

Il ressemble à Dorian Gray. Il a des cheveux ondulés, brun clair, dérangés de reflets blonds. Son regard a la profondeur de celui d’un sage.

Il est beau.Il est beau et il s’en fout. Il est beau parce qu’il s’en fout. Il est beau et il s’fout d’tout. Il se fout des pigeons, de son verre incarnat posé sur la table, de sa cigarette qui meurt dans sa main, du serveur au loin qui fait des blagues, de moi complètement amoureuse qui le regarde.

Il est beau et sa bouche rouge aux lèvres à manger se tord en une réflexion sexy à s’en damner.

Il regarde le monde qui défile pour lui plaire, il s’interroge, il songe, son doigt fouillant contre sa joue les images traversant ses yeux troublants.

Il est beau dans son gilet de laine large. Il a l’air doux. Il a l’air tendre. Il a l’air fou.

Je suis droite sur mon siège, ma paille dans la bouche, je guette avec lui l’inspiration, sirote mon coca light en me disant qu’il faut que je commande un demi, que j’ai l’air simple, philosophe, digne de lui.

J’attends de toute mon âme qu’il me remarque.

J’attends et le vent se lève sur la terrasse. Il a froid et il paie, il remballe ses papiers, ses idées et s’éloigne, son annuaire gauche toujours enfermé dans son écrin doré.

vendredi 10 octobre 2008

Pomme Z

Vous connaissez ce raccourci clavier : Pomme Z ?

Pomme Z c'est magique, c'est parfait, c'est fabuleux. Ca permet de revenir en arrière dès que vous avez fait une boulette. N'importe quelle boulette, grosse, petite ou grave. Toutes les boulettes! Génial le Pomme Z. Vraiment génial !

Non mais c'est vrai ! Si seulement, si seulement (oui je le dis deux fois, mais parce que c’est vraiment génial), si seulement on pouvait faire "Pomme Z" dans la vie ! Non mais quel pied !

Par exemple, quand t’ as super mal négocié ta paie et que tu te rends compte que tous les types qui ont exactement la même expérience que toi sont bien mieux payés.

Quand t’as vraiment dépassé les bornes de ce qui s’appelle boire raisonnablement, quand tout ton instinct te dis « Ca sert à rien, ça sert à rien, ça sert à rien, ARRETE ! », mais que tu flirtes quand même avec un parfait abruti inodore et incolore au sens de l’humour aussi discret qu’un avocat à 19 heures sur la ligne 1, que t’es même très très aimable et que tu restes des heures à causer avec lui de son fascinant métier de podologue en Haute Marne sous le regard enthousiasmé de tes amis les plus cyniques.

Quand tu appelles le sale ex sans intérêt, celui-qui-ne-parle-que-de-lui-et-qui-t’as-couru-après-en-vain-des-
semaines, un dimanche de pluie parce que t’as le cafard. Et qu’il te rappellera jamais.

Quand tu dragues le mec de la fille qui invite sans savoir que c’est son mec. À la fille qui invite.

Quand tu vas chez ton coiffeur et que tu as le malheur d’accepter que tes cheveux soient touchés par son abrutie d’assistante.

Quand t’arrive en retard le jour de la réunion où il faut arriver à l’heure.

Quand tu oublies un dimanche dans le train le dernier Gabriel Garcia Maquez. Celui qui t’as passionnée depuis sa première page. Jusqu’à sa 512ème page. Celui que tu t’es retenue de terminer pour savourer les 5 dernières pages chez toi le soir même. Celui là.

Enfin, au nom de ces grands moments de solitude, POMME Z, installez nous la Pomme Z bordel !

Sivouplait !

jeudi 9 octobre 2008

Y a des jours où c'est énervant

Je déteste le soleil qui s’est caché tous les jours, quand je l’ai guetté, attendu, prié, espéré, appelé, supplié et qui se pointe le jour où je suis d’une humeur massacrante. Le con !