vendredi 19 juin 2009

Non, vraiment là, je n'ai pas trouvé de titre

Je l’ai fait ! Je l’ai fait. Ouai, je l’ai fait. C’est vrai, alors autant le dire. Autant assumer.

Je l’ai fait.

J’ai pris mon Libé du jour. Celui du vendredi 19 juin. (Jour d’anniversaire de Guillaume, celui que vous commencez à connaître. Celui qui veut que je parle de lui dans tous mes textes. Là, il s’est bien débrouillé puisqu’il a 30 ans aujourd’hui et que je parle du Libé de ce jour. Le Libé du jour de ses 30 ans. Là je crois que je peux m’arrêter, non ?).

Bon, ben je l’ai fait. Voilà, j’ai honte, mais j’ai adoré le faire. C’est nul, morbide, pervers, voyeur, avilissant, lamentable, mais pourtant je l’ai fait.

J’ai lu les titres en une. J’ai vu la magnifique photo des manifestants qui ne manifestent même plus en Iran, celle de Dany l’Européen, celle d’une femme enfuie sous une burga bleue Klein (le fameux bleu Klein remis à la mode par ceux qui remettent les vestes en jean, les slim et autres laideurs à la mode), -la burga étant la version pudique de la burka, dans laquelle les yeux sont caché aussi -. Je me suis posé la question qu’on me posait : La Burga, l’interdire ou pas ? -Je me suis dit, tiens, ça rime-, j’ai lu les thèmes : Laîcité, Après les européennes, Corée du Nord, Iran, et c’est là, juste à ce moment là que tout a dérapé.

Quand mes yeux ébahis sont retombés sur le scandale scandaleux, celui qui fait hurler d’horreurs les braves gens et les pas braves gens, qui fait hurler d’horreur tout le monde d’ailleurs, et permet de se dire : en fait, je suis super normal ! Je vais super bien même ! Ouah, je suis quelqu’un de désespérément équilibré et lice ! Mes yeux se sont égarés sur ce titre insupportable : Bébés congelés, Huit ans de prison pour Véronique Courjault.

Et aussitôt, mes yeux surpris donc, ont frénétiquement cherché le numéro de la page de l’article. « Page 15 », Ah !!!! Et mes doigts fiévreux ont tourné, tourné, tourné convulsivement la montagne de pages avant la fameuse page 15.

Et me voilà dévorant de mes pupilles aiguisées les quelques paragraphes. On me raconte, Patricia Tourancheau, me raconte.

Nous voilà avec un jury « populaire plutôt masculin » (7 hommes et 2 femmes). Logique, l’avocat de la défense a jugé que les hommes seront mille fois plus cléments face à cet infanticide que leurs bonnes femmes. Mais bien sûr, comment laisser juger une telle affaire à des femelles pleines hormones, comment mettre entre les mains de vulgaires nanas cette malheureuse « aux confins de la psychose » ? Elle n’écoutent rien ces créatures, elles sont incapables de comprendre intellectuellement les arguments d’un avocat de 53 années de barreau. Ben voyons ! C’est la base !

J’apprends plus loin que l’avocat "aux cheveux blancs " s’est bien gardé « de plaider l’acquittement », parce que, je le site « Il faut la punir (Véronique Courjault ) Il ne faut pas qu’on dise en France qu’on peut tuer des bébés ». Et oui, si en plus des problèmes d’immigration, on fait de la France un pays où on va en voyage infanticide impunément. Parce que j’en connais des candidates qui ne se retiennent que pour la bonne raison qu’elles ont peur d’être condamnées. Vous vous rendez comptes, des conséquences si enfin, l’infanticide était légalisé en France ? On serait dans une de ces merdes pour nos retraites !

Et j’en passe sur la suite de cet article qui m’a laissé un goût de nausée dans la bouche, On n’y parle absolument pas des conséquences de la décision de justice de condamner Véronique Courjault à 8 ans de prison et non au suivi socio judicaire possible depuis 2004 en France dans des cas similaires de « personnalités bordeline », comme le dit la journaliste. Non, on ne parle que des larmes de l’accusée, du fils de Véronique Courjault, Nicolas qui dit « si maman a fait ça, c’est qu’elle est malade ».

Alors je me dis, avec tout ça, heureusement que ce n’était pas un jury de bonnes femmes, parce que là…

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